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Un orang-outan observé en train de soigner une blessure avec des plantes, une première pour les animaux sauvages

La blessure de l'orang-outan était complètement refermée au bout de quelques jours La blessure de l'orang-outan était complètement refermée au bout de quelques jours [SUAQ FOUNDATION / AFP]

Pour la première fois, des scientifiques ont observé un orang-outan de Sumatra soigner une blessure qu’il avait au visage grâce à un pansement à base de plantes médicinales.

Une nouvelle preuve de la grande ressemblance entre les singes et les humains. La revue Scientific Reports a publié, ce jeudi 2 mai, un article à propos du premier cas observé d’automédication d’un singe grâce à des plantes pour soigner une plaie. 

Les scientifiques ont observé le cas de Rakus, un orang-uutan de Sumatra âgé d’environ 30 ans, vivant à l'état sauvage dans une zone du parc national de Gunung Leuser, en Indonésie, avec 130 congénères. Rakus présentait une plaie fraîche sur le visage et à l’intérieur de la bouche, résultant probablement d’un combat avec un autre mâle, le 22 juin 2022. Trois jours plus tard, les chercheurs ont remarqué que le primate mâchait des tiges et des feuilles d’une liane appelée Fibraurea tinctoria. 

Ce qui a attiré l’attention des scientifiques, c’est le fait que Rakus mâchait ces lianes, mais sans les avaler. Il s’est ensuite mis à «utiliser ses doigts pour appliquer le jus de la plante de sa bouche directement sur sa blessure faciale. Ce comportement a été répété plusieurs fois et a duré sept minutes», selon l’étude. L’orang-outan a ensuite fini par étaler la pulpe de la plante mâchée sur sa plaie au visage, jusqu’à recouvrir totalement la chair à vif, comme un cataplasme. 

Une plante utilisée dans la médecine traditionnelle 

Le grand singe a ensuite continué à se nourrir de cette plante pendant quelques jours. «Les observations des jours suivants n'ont montré aucun signe d'infection de la plaie et le 30 juin, la plaie faciale était déjà refermée. Le 19 juillet 2022, la plaie semblait avoir complètement guéri et seule une légère cicatrice subsistait», ont rapporté les spécialistes dans la revue Scientific Reports. 

La plante utilisée par Rakus est connue pour ses effets analgésiques, antipyrétiques et diurétiques, et est utilisée dans la médecine traditionnelle pour traiter certaines maladies. 

Selon les auteurs de l’étude, il s’agit de la «première documentation systématique du traitement actif putatif des plaies avec une substance végétale biologiquement active chez les grands singes et d'autres espèces non-humaines».

Si les scientifiques estiment que l'application du jus de la plante par Rakus sur sa plaie était bien intentionnelle, la Dr. Caroline Schuppli, co-autrice de l'étude, n'exclut pas une «innovation individuelle», d'origine accidentelle. Le primate aurait pu sans le vouloir appliquer le jus de la plante sur sa plaie, juste après avoir porté ses doigts dans la bouche. Comme cette plante atténue la douleur, les singes «peuvent éprouver un soulagement immédiat, les poussant à répéter l'opération plusieurs fois», selon cette responsable du Groupe développement et évolution cognitive au à l'institut allemand Max Planck.

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