En direct
A suivre

«Vermines» : pourquoi ce film est-il déconseillé aux arachnophobes ?

Premier long-métrage de Sébastien Vanicek, «Vermines» envahit les salles de cinéma dès ce mercredi 27 décembre. Et ceux qui craignent les araignées vont avoir des sueurs froides.

Après avoir réalisé de nombreux courts-métrages avec ses amis, Sébastien Vanicek s’essaie à son premier long - qui sort ce mercredi 27 décembre - en optant pour le film de genre, avec pour décor une cité du 93. C’est en effet en Seine-Saint-Denis que Kareb, héros de «Vermines» incarné par Théo Christine, rapporte une mystérieuse araignée dans son appartement qu’il occupe avec sa sœur. Après s’être absenté pour la fête des voisins, il s’aperçoit, en rentrant, que la bestiole effrayante s’est échappée de la boîte à chaussures dans laquelle elle était cachée. Commence alors un cauchemar pour tous les habitants, qui voient leur immeuble infesté de centaines d’araignées qui sortent la nuit.

Dans la lignée de «La nuée» de Just Philippot, où il était question d’une invasion de sauterelles, «Vermines» fera trembler tous les arachnophobes. Mais derrière ce film d’horreur, se cache aussi et surtout une métaphore sociale. «Au cours d’un trajet en voiture après une session d’écriture en province, j’ai pris conscience que si j’avais traité beaucoup de thématiques dans mes projets, je n’avais pas étanché une soif d’aborder un propos plus personnel», explique Sébastien Vanicek dans les notes de production.

Il poursuit : «J’ai repensé à ces années de galère, à réaliser des courts que l’on ne voyait pas car il me manquait les contacts, les bonnes adresses. Ce sentiment de ne pas aller où l’on souhaite. Ce que les médias appellent le 'syndrome du banlieusard' existe et je l’ai vécu. J’ai élargi ma réflexion autour du délit de faciès, sujet qui me touche beaucoup, et qui s’est incarné avec l’image de l’araignée. Elle existe et se balade un peu partout chez nous, mais on ne veut pas la voir donc on l’écrase immédiatement. La symbolique de la xénophobie, de l’intolérance, elle était là. Tout le monde étant traité comme de la vermine dans ce parallèle métaphorique, le titre s’est imposé très vite.»

«S'émanciper du carcan du film d'horreur»

Alors que la banlieue est, selon lui, souvent représentée soit sous la forme du drame «avec trafic de drogues et tutti quanti», soit en comédie potache et caricaturale, le réalisateur a au contraire souhaité montrer «un microcosme très positif, où les gens se connaissent, s’aident, s’apprécient, sont polis».

«Au final, 'Vermines' se veut être un film grand public, s’émanciper du carcan du film d’horreur. Entre le mythique 'Arachnophobia' et les séries B, sans oublier l’ombre planante de 'natural horror movies' légendaires tel 'Les dents de la mer', il fallait s’émanciper du passé afin de dépoussiérer le film d’araignées. Donc en montrant une image positive de la banlieue, en n’éludant pas le comique de certaines répliques», conclut-il.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités