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Affaire Versini au Mexique: la France pour "une solution humaine"

La Française Maude Versini pose avant une interview avec l'AFP à Washington le 14 octobre 2013 [Mladen Antonov / AFP/Archives] La Française Maude Versini pose avant une interview avec l'AFP à Washington le 14 octobre 2013 [Mladen Antonov / AFP/Archives]

Venu pour "tourner la page" de l'affaire Cassez, le président François Hollande s'est retrouvé dès le début de sa visite d'Etat au Mexique sous la pression indirecte de son ex-compagne Valérie Trierweiler, avec un nouveau cas délicat à gérer, celui de Maude Versini.

Alors que se déroulaient jeudi en fin de matinée la cérémonie de signatures de 41 accords entre la France et le Mexique, Laurent Fabius a souhaité en marge, devant les journalistes, que soit trouvée "une solution humaine" au cas de la Française dont les trois enfants sont retenus depuis plus de deux ans par son ex-mari, Arturo Montiel.

L'affaire est délicate car M. Montiel est un proche du président mexicain Enrique Peña Nieto, auquel il est apparenté et dont il a été le mentor politique au début de sa carrière.

Le président français est confronté à une demande de l'ex-première dame Valérie Trierweiler qui l'a appelé dans un tweet à aider Maude Versini à récupérer ses enfant. L'intéressée s'était déclarée "très contente de ce soutien".

Le président François Hollande (gauche) serre la main du président mexicain Enrique Pena Nieto à Mexico le 10 avril 2014 [Ronaldo Schemidt / AFP]
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Le président François Hollande (gauche) serre la main du président mexicain Enrique Pena Nieto à Mexico le 10 avril 2014

"La situation est très difficile sur le plan humain. Chacun comprend les problèmes lourds que cela pose pour une mère d'être séparée de ses enfants", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, qui accompagne le président Hollande.

"En même temps c'est une situation très délicate qui est dans les mains de la justice mexicaine", a souligné M. Fabius. "Nous faisons confiance à la justice mexicaine mais en même temps nous souhaitons évidemment qu'une solution humaine soit trouvée".

- "Doublement des échanges" -

Du côté officiel, M. Hollande a souhaité devant son homologue mexicain "un doublement" des échanges commerciaux entre la France et le Mexique.

Il a cité parmi les domaines privilégiés de leurs relations "l'aéronautique, les transports, l'énergie, les télécommunications, la coopération universitaire" avec en particulier une "reconnaissance mutuelle des diplômes" français et mexicains.

M. Hollande, qui a invité le président mexicain en France pour une visite d'Etat le 14 juillet 2015, a souligné qu'il s'agissait "d'une date bien particulière". "Ce n'est pas simplement la fête nationale pour la France, c'est la fête de la liberté partout dans le monde", a-t-il dit.

Le président mexicain avait auparavant accueilli son homologue français en soulignant que cette visite d'Etat marquait "les retrouvailles entre la France et le Mexique". "Depuis notre première conversation en France en octobre 2012, nous sommes tombés d'accord sur la nécessité de donner une nouvelle impulsion à notre relation bilatérale".

Plus tôt, au moment de la cérémonie d'accueil, François Hollande avait rappelé la phrase du général De Gaulle prononcée il y a 50 ans et proposant que la France et le Mexique marchent "la mano en la mano".

M. Hollande a lui lancé : "Je vous propose d'être le coeur avec le coeur, +el corazon con el corazon+" après avoir été accueilli à Mexico par le président Peña Nieto.

Le président français est venu au Mexique accompagné de plusieurs ministres, outre Laurent Fabius : Aurélie Filippetti (Culture), Marisol Touraine (Affaires sociales) et Benoit Hamon (Education)- ainsi que d'une délégation de chefs d'entreprise.

- Un potentiel mal exploité -

Le conseil stratégique franco-mexicain, mis en place en novembre sur décision des deux présidents, doit remettre ses premières propositions pour renforcer la coopération entre les deux pays.

Les échanges commerciaux entre la France et la deuxième économie d'Amérique latine se sont élevés à 3,9 milliards d'euros en 2013 (+14% par rapport à 2012), dont 2,4 milliards d'exportations françaises. Pour un diplomate français, "le potentiel de ce pays n'a pas été pleinement exploité".

M. Hollande doit en fin d'après-midi s'adresser au Sénat, pour un discours centré sur la politique étrangère avant un dîner d'Etat au Palais national.

Vendredi, les deux présidents doivent participer à la clôture d'un Forum économique franco-mexicain avant l'inauguration d'un monument dédié à l'écrivain mexicain Carlos Fuentes, décédé en 2012 et qui fut ambassadeur du Mexique en France de 1975 à 1977.

Les deux chefs d'Etat visiteront ensuite le célèbre site préhispanique de Teotihuacan, près de la capitale, avant de se rendre à Queretaro (200 km au nord de Mexico), pour inaugurer le campus franco-mexicain de l'Université aéronautique, une réalisation montée en partenariat avec les groupes français Safran et EADS-Eurocopter.

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