En direct
A suivre

RATP : les contrôleurs perçoivent-ils vraiment 10% des amendes adressées aux usagers ?

Les agents toucheraient chaque mois 10 % de la recette globale des amendes dressées par leur équipe, lorsqu’elles sont réglées sur place par les usagers. [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]

Comme à la SNCF, les contrôleurs RATP toucheraient une commission sur les amendes qu’ils dressent. Mais est-ce vraiment le cas ?

Une révélation qui ne passe pas inaperçue. Selon nos confères du Parisien, les contrôleurs RATP toucheraient des primes lors de la verbalisation d’un usager, notamment dans le métro.

«On peut faire entre 15 et 30 infractions par jour. Et sur celles-ci, entre 20 et 40 % sont réglés immédiatement», affirme un agent RATP, qui a préféré garder son anonymat. Les agents toucheraient chaque mois 10 % de la recette globale des amendes dressées par leur équipe, lorsqu’elles sont réglées sur place par les usagers. Selon d’autres salariés, étant donné que la zone géographique et le moment de la journée influent sur les sommes perçues, il est difficile d’établir une moyenne de cette prime.

Pour rappel, le montant d’une amende, lorsqu’un usager voyage sans titre de transport, varie entre 50 euros, si elle est payée sur place, et 80 euros, si elle est réglée sous 20 jours.

Pour les contrôleurs des autres transports en commun, comme les bus et tramways, le calcul est différent. En effet, ils perçoivent 1.200 euros de prime annuelle en fonction de deux critères : le taux de validation des voyageurs et les recettes des amendes. De plus, il faut que les chiffres atteignent les objectifs fixés par IDFM (Île-de-France Mobilités) et la RATP, qui sont également très variables.

«Il y a pu avoir des dérives, c’est moins le cas aujourd’hui»

Rien ne prouve pour autant que l'existence de ces primes poussent les contrôleurs à une verbalisation à outrance des usagers. Toujours selon le Parisien, les agents contactés ne sont pas tous du même avis. «On nous demande de faire beaucoup de discernement, et c’est vraiment le cas, au moins dans les bus et tramways», confie un agent. «Dans le métro, ils ont des primes à l’acte. Ça pousse peut-être à faire des PV», ajoute-t-il. S’il reconnaît qu’il «y a pu avoir des dérives», il avoue que «c’est moins le cas aujourd’hui».

De son côté, la RATP rappelle faire de la lutte contre la fraude «une des priorités». Elle assure également être très exigeante quant à la formation des contrôleurs avec notamment l’apprentissage de «techniques de communication non violente, de négociation, d’intelligence émotionnelle, etc.»

Sur tous les réseaux RATP, plus de 1.200 agents dédiés à la lutte contre la fraude sont déployés et plus de 1.000 agents de sûreté viennent en renfort.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités