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«On constate des faits de plus en plus graves, commis par des gens de plus en a plus jeunes», alerte la secrétaire générale du syndicat FO magistrats

«On constate des faits de plus en plus graves, commis par des gens de plus en plus jeunes», a alerté ce mercredi sur CNEWS la secrétaire générale du syndicat FO magistrats Béatrice Brugère.

Des statistiques sur la violence des mineurs en trompe l'œil. C'est ce qu'a soutenu Béatrice Brugère, secrétaire générale du syndicat FO magistrat, ce mercredi 1er mai, sur CNEWS. «Les chiffres ne disent pas grand-chose sur l'augmentation de la violence», a-t-elle soutenu.

Concrètement, selon les données publiées l'an dernier par le ministère de l'Intérieur, «les affaires relatives à la délinquance des mineurs traitées par les parquets au cours de l'année 2022 ont mis en cause 168.900 mineurs», contre 198.100 en 2021. Un rapport du Sénat pointe également une stabilité côté chiffre, «entre 190.000 et 200.000 selon les années».

«Une absence totale d'empathie»

Si de prime à bord, il paraît difficile de justifier une augmentation de la violence chez les mineurs, la magistrate Béatrice Brugère parle d'un nouveau degré «d'intensité». «Ce que l'on constate, c'est que l'on a des faits de plus en plus graves, commis par des gens de plus en plus jeunes. Et souvent, avec des actes quasi de barbarie et surtout, une absence totale d'empathie», a-t-elle expliqué sur le plateau de Sonia Mabrouk.

L'ancien vice-procureur de la République au tribunal judiciaire de Paris soutient également que les juridictions sont confrontées à «de plus en plus de gens qui sont incarcérés non pas pour des atteintes au bien, mais des atteintes aux personnes» ces derniers temps. «Nous sommes sur un changement sur la nature de la violence et sur la nature de la délinquance qui doit interroger notre société dans sa globalité», a-t-elle souligné.

Citant le pédopsychiatre Maurice Berger, qui décrivait au JDD cette violence chez les jeunes non pas comme «un miroir de notre société, mais de notre déni», Béatrice Brugère a entériné la théorie «d'atrophie» du cerveau causant «une absence totale d'empathie» chez les jeunes violents. «C'est le rapport à la compréhension, l'éducation, à la langue qui est atrophié. Quand on ne maîtrise pas la parole, il reste les coups, quand on ne sait pas parler, il reste la violence».

Ces dernières semaines ont été largement marquées par des actes de violence entre mineurs. C'est le cas de l'agression de Samara à Montpellier et des meurtres de Shemseddine, à Viry-Châtillon, et Matisse, à Châteauroux.

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