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Corvée de sacs de sable pour les soldats de Guantanamo

Ils devaient assurer la sécurité des audiences pour les accusés des attentats du 11-Septembre, au lieu de cela les soldats de la base américaine de Guantanamo à Cuba remplissent des sacs de sable et se préparent à faire face à la tempête tropicale Isaac.[AFP] Ils devaient assurer la sécurité des audiences pour les accusés des attentats du 11-Septembre, au lieu de cela les soldats de la base américaine de Guantanamo à Cuba remplissent des sacs de sable et se préparent à faire face à la tempête tropicale Isaac.[AFP]

Ils devaient assurer la sécurité des audiences pour les accusés des attentats du 11-Septembre, au lieu de cela les soldats de la base américaine de Guantanamo à Cuba remplissent des sacs de sable et se préparent à faire face à la tempête tropicale Isaac.

Cette enclave yankee dans l'extrême Est de Cuba se trouve sur la trajectoire prévue de la tempête tropicale qui pourrait se transformer jeudi en ouragan. Et si les côtes cubaines ne devraient pas être touchées avant samedi, la base est en alerte et les personnels non essentiels ne vivant pas à Guantanamo doivent quitter l'île.

Au fond de cette baie pourtant très abritée, des soldats empilent des sacs de sable autour du bâtiment de la police militaire sous la chaleur tropicale.

"On dispose des sacs de sable partout où l'on sait qu'il y a des risques d'inondation", explique à l'AFP le sergent Jessica Brown tout en dirigeant une dizaine d'hommes à peine moins âgés qu'elle.

Dans le port, marins et dockers s'affairent sur le quai de la "whisky area". Casque blanc de chantier vissé sur le crâne, les yeux masqués par des lunettes de soleil profilées, le lieutenant David Moore surveille l'élévation d'une barge de débarquement par une énorme grue roulante.

"On se prépare pour la tempête. On retire de l'eau les bateaux pour les mettre en sécurité à terre, ils pourraient être abîmés ou endommager les quais", justifie-t-il.

En tout 16 navires, y compris l'un des deux ferrys qui assurent la liaison entre l'aéroport et le reste de la base, située de l'autre côté de la baie.

Quelque 5.600 civils et militaires se trouvent sur la base, louée par les Etats-Unis à Cuba depuis 1903 et connue pour abriter les "ennemis combattants", ces hommes soupçonnés d'appartenir à Al-Qaïda capturés par les Etats-Unis depuis 2001.

Jeudi, quelques centaines de personnes auront été évacuées de l'île, par précaution. Pas les 168 prisonniers, dont le cerveau autoproclamé des attentats du 11-Septembre, Khaled Cheikh Mohammed.

Détenu à Guantanamo depuis 2006 après trois ans passés dans une prison secrète de la CIA en Pologne, il devait comparaître avec quatre acolytes présumés à partir de jeudi devant la justice militaire d'exception pour une série d'audiences préliminaires à leur procès. Mais les avocats, le juge et le procureur sont absents pour cause d'évacuation.

Si la tempête frappe Guantanamo, "tous les prisonniers seront mis à l'abri dans des endroits sûr capables de supporter les vents", justifie le capitaine de vaisseau Robert Durand, porte-parole de la base.

Environ 85% des prisonniers vivent déjà dans des bâtiments capables de supporter des vents de la force d'un ouragan, les autres seront déplacés dans des abris, selon lui.

La frénésie qui s'est emparée de la base n'est juste qu'une précaution, assure le capitaine de vaisseau John Nettleton, le commandant de la base.

"La question est de savoir quand nous aurons une idée de la force des vents. A ce stade les projections sont passées de 115 noeuds (213 km/h) à 60 à 70 noeuds (111 à 130 km/h) mais les vents pourraient forcir ou tomber et je ne veux pas faire un pari sur des vies humaines", explique-t-il.

Nombre de bâtiments, notamment des quartiers d'habitation ne tiendraient pas face à un ouragan, explique l'officier dans son treillis bleus camouflage de l'US Navy.

Dans le ciel, les nuages menaçants s'accumulent déjà même si le dernier ouragan à avoir frappé de plein fouet cette région de Cuba remonte à 1963.

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